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Nouvelle stratégie pour une diplomatie féministe : Delphine O détaille l’engagement international de la France
Nouvelle stratégie pour une diplomatie féministe : Delphine O détaille l’engagement international de la France
Le 7 mars 2025, la France a officiellement dévoilé sa première Stratégie internationale pour une diplomatie féministe 2025-2030. Cette stratégie succède à la Stratégie internationale de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2018-2022). Dans un contexte mondial marqué par des reculs inquiétants sur les droits des femmes, la diplomatie féministe française entend s’affirmer comme un levier majeur pour défendre l’égalité de genre sur la scène internationale.
Dans ce contexte, Enflammé.e.s a rencontré Delphine O, ambassadrice et Secrétaire générale du Forum Génération Égalité depuis 2019, au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Figure incontournable de la diplomatie féministe française, elle a dirigé la conception et l’organisation du Forum Génération Égalité, qui s’est tenu à Paris en juin 2021. Cette conférence, la plus importante consacrée aux droits des femmes depuis la Conférence de Pékin en 1995, a marqué un tournant en mobilisant des États, des organisations internationales et des acteurs de la société civile pour renforcer les engagements en faveur de l’égalité de genre.
Avec elle, nous avons exploré les grandes lignes de cette nouvelle stratégie, ses enjeux financiers, ses initiatives phares et les défis actuels : la montée des attaques réactionnaires contre les droits des femmes, la question de l’impunité des violences sexistes, ainsi que l’urgence de lutter contre les cyberviolences.
Un entretien dense et essentiel pour comprendre les combats à venir et les moyens mis en œuvre par la France pour contrer le recul des droits des femmes à l’international.
Intelligence artificielle et égalité femmes-hommes : danger ou opportunité ?
Intelligence artificielle et égalité femmes-hommes : danger ou opportunité ?
Le 14 janvier 2025, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), troisième assemblée constitutionnelle de la République française, a adopté l’avis « Pour une IA au service de l'intérêt général ». Composé de 175 membres représentant la société civile organisée — syndicats, associations, organisations patronales, ONG —, le CESE conseille le Gouvernement et le Parlement en matière de politiques publiques économiques, sociales et environnementales. En annexe de cet avis, la contribution de la Délégation aux droits des Femmes et à l’Égalité ainsi que la Commission Travail et emploi mettent en lumière les dangers et opportunités de l’intelligence artificielle pour les femmes et l’égalité des droits.
Le 24 janvier 2025, Enflammé.e.s a interviewé Fabienne Tatot, membre de cette délégation, et Christelle Caillet, de la Commission Travail et emploi. Dans cet entretien croisé, elles analysent les biais algorithmiques, les discriminations dans le recrutement et les stéréotypes renforcés par l’IA, tout en soulignant les conditions nécessaires pour en faire un levier d’émancipation. De la sous-représentation des femmes dans le numérique aux propositions concrètes pour encadrer l’usage de l’IA, elles appellent à une mobilisation politique et sociétale forte.
Diplomatie féministe française : aller au-delà des éléments de langage
Diplomatie féministe française : aller au-delà des éléments de langage
Le 10 janvier 2025, Enflammé.e.s a rencontré Lucie Daniel, responsable de plaidoyer et d’études pour Equipop, pour discuter du document de positionnement publié par l’association en novembre 2024 : « Diplomatie féministe » française : maintenir les exigences dans un contexte de backlash. Lors de cet entretien, Lucie Daniel analyse les fondements de la diplomatie féministe, les défis qu’elle soulève en France, ainsi que les enjeux internationaux dans un contexte marqué par la montée des mouvements anti-droits. Elle explore également les impacts d’un possible retour du Global Gag Rule sous une administration Trump II et l’importance de la 4e conférence internationale sur les politiques étrangères féministes, que la France accueillera en 2025.
Déjà interviewée par Enflammé.e.s le 11 décembre 2024, Lucie Daniel avait alors alerté sur l’impact des discours d’extrême droite sur les droits des femmes. Ce nouvel échange offre un éclairage approfondi sur les solutions à mettre en œuvre pour préserver une diplomatie féministe cohérente et ambitieuse.
Créée en 1993, Equipop est une association féministe de solidarité internationale engagée dans la défense des droits des femmes et des filles. L’association met un accent particulier sur leurs droits sexuels et reproductifs, tout en intégrant l’intersectionnalité et l’approche genre au cœur de ses actions. En collaboration avec de nombreux partenaires, Equipop répond aux défis locaux et internationaux pour faire progresser l’égalité de genre.
Isabelle Gillette-Faye : un combat contre les mutilations sexuelles
Isabelle Gillette-Faye : un combat contre les mutilations sexuelles
La journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations sexuelles féminines aura lieu le 6 février 2025. Isabelle Gillette-Faye, directrice générale de la Fédération Nationale GAMS (Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles, des Mariages Forcés et autres pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des enfants) depuis 1990, nous éclaire sur les combats actuels pour éradiquer cette pratique.
Tandis que 230 millions de femmes dans le monde en ont déjà été victimes et que 68 millions de filles risquent de l’être d’ici 2030, la France s’apprête à lancer un plan régional inédit en Île-de-France pour intensifier la lutte contre ces violences.
Dans cet entretien accordé à Enflammé.e.s le 8 janvier 2025, Isabelle revient sur la médicalisation des MSF, les mariages forcés et l’éducation au consentement, tout en appelant à une mobilisation collective pour défendre les droits des femmes et des filles à l’échelle mondiale.
Pauline Delage : préserver les droits des femmes au-delà des luttes élitistes
Pauline Delage : préserver les droits des femmes au-delà des luttes élitistes
Pauline Delage, sociologue, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), rattachée au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (Cresppa-CSU), explore les fragilités des droits des femmes dans une société marquée par des réformes néolibérales et des discours réactionnaires. Dans son ouvrage Droits des femmes. Tout peut disparaître (Éditions Textuel, 2018), elle décrypte les inégalités structurelles et les résistances à l’égalité.
Pour Enflammé.e.s le 7 janvier 2025, elle revient sur les enjeux actuels et les défis à venir pour des féminismes inclusifs et intersectionnels.
Fiona Texeire : l’urgence d’un électrochoc contre les violences sexistes et sexuelles en politique
Fiona Texeire, consultante, formatrice et conférencière, est à l’initiative du #MeToo politique en France et a cofondé l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique en novembre 2021, aux côtés d’Alice Coffin, Madeline Da Silva, Hélène Goutany et Mathilde Viot.
Forte de quinze ans d’expérience comme collaboratrice d’élue.s, elle a fait de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles un combat central, notamment en dénonçant les mécanismes d’impunité et le manque de volonté politique pour y mettre fin. Alors que Gérald Darmanin, accusé de viol en 2017, vient d’être nommé ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice dans le gouvernement François Bayrou le 23 décembre 2024, cet entretien accordé à Enflammé.e.s le 18 décembre résonne avec une acuité particulière. Cette nomination intervient alors que François Bayrou, lui-même garde des Sceaux en mai 2017, avait reçu à l’époque une lettre visant Darmanin « l’accusant d’abus de faiblesse, d’abus de pouvoir, voire de viol » (Le Monde ; France Info), alors fraîchement nommé au gouvernement d’Édouard Philippe*.
Dans cette interview, Fiona Texeire analyse l’absence de réformes structurelles, les contradictions des partis politiques, et appelle à des mesures concrètes pour garantir aux femmes une égalité réelle dans l’accès et l’exercice du pouvoir.
L'Europe féministe contre l’extrême droite
L'Europe féministe contre l’extrême droite
Lucie Daniel, responsable de plaidoyer et d’études pour l’association Equipop, s’exprime dans un entretien à Enflammé.e.s le 11 décembre 2024, à l’occasion de la parution du rapport Comment construire une Europe féministe ? de l’association publié la veille.
Face à la montée de l’extrême droite, à l’érosion des droits dans certains pays, mais aussi à des avancées comme la première directive européenne contre les violences faites aux femmes, Lucie Daniel dresse un constat préoccupant mais propose des stratégies transnationales, un financement renforcé et un rôle plus responsable des médias pour construire une Europe féministe.
Equipop, association féministe de solidarité internationale, agit pour améliorer les droits et la santé des femmes et des filles, en mettant l’accent sur leurs droits sexuels et reproductifs et en intégrant une approche genre dans toutes ses actions.